Spoiler. Voyant que personne ne sera là pour cultiver le don
de l’enfant poète, l’institutrice enlève le petit garçon et l’emmène avec lui. Ils
logent momentanément dans un hôtel en bord de mer. Elle est très douce avec lui et s’en occupe
comme une mère. Mais l’enfant se rend très vite compte de l’anormalité de la
situation. Alors qu’elle prend sa douche, il l’enferme dans la salle de bain en
fermant le verrou de l’extérieur, et appelle la police.
Un verrou situé à l’extérieur d’une salle de bain ? Est-ce
bien crédible comme configuration ? On sait que les bâtiments regorgent
souvent d’aberration de construction, peut-être qu’il existe des salles de bain
dans des hôtels dont le verrou a été posé à l’extérieur au lieu d’à l’intérieur.
C’est possible. Mais que le dénouement final repose sur une telle aberration
pratique est quand même problématique. Surtout que cela donne lieu à un
suspense agaçant où le petit garçon monte sur une chaise près de la fenêtre
(ils sont au 3ème étage du bâtiment) pour voir à l’extérieur, à la
recherche d’indice à donner à la police pour les localiser. Tombera-t-il ?
Tombera-t-il pas ? Cette scène est symptomatique d’un film qui joue le
retenu et le mystère de façon arbitraire, et en se gêne pas pour user de
ficelles grossières tout en tenant bien à distance la dimension thriller dans
laquelle il aurait pu s’engouffrer. Trop vulgaire sans doute.
Film antipathique par bien des aspects, L’institutrice a quand même pour lui une scène de club assez
démente. Invitée à danser avec un jeune homme amateur de poésie et sa copine,
les trois se lancent dans une chorégraphie incongrue (ils font des mouvements
hystériques avec leurs bras de haut en bas) et endiablée sur la piste de danse.
Elle, tout en retenu depuis le début du film, s’agite dans tous les sens, au
son du beat électro. Alors que les deux amoureux se rapprochent, la femme,
suivie par la caméra, va à l’autre bout de la pièce et continue seule sa
chorégraphie. La meilleure scène de club comico-dansante depuis Une nuit au Roxbury (si on ajoute que la
scène finale est rythmée par le Bailando
de Bellini, on vote pour que Nadav Lapid réalise Sexy Dance 6)
Notes :
- * La caméra est si proche des personnages, qu’à
deux reprises, des acteurs la bouscule
accidentellement.
- * La teneur des chants patriotiques qu’apprennent
les enfants dans leur école maternelle fait frémir.
Pas encore croisé cette institutrice, mais déjà loué son policier :
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