A bientôt j'espère

(To Chris M.)

vendredi 31 décembre 2021

Top 2021

 

The scary of sixty-first de Dasha Nekrasova

1. 

The scary of sixty-first (Dasha Nekrasova)

Memoria (Apichatpong Weerasethakul)

Tralala (Arnaud et Jean-Marie Larrieu) 

Drive my car (Ryusuke Hamaguchi)

Annette (Leos Carax)

Mourir peut attendre (Cary Fukunaga)

The Wheel of life (King Hu, Lee Hsing, Pai Ching-Jui), 1983

Nous (Alice Diop)

The card counter (Paul Schrader)

Cry macho (Clint Eastwood)

Septet (collectif) 

Wonder Woman 1984 (Patty Jenkins)

The deep house (Julien Maury & Alexandre Bustillo)

House of Gucci (Ridley Scott)

Siberia (Abel Ferrara)

 

samedi 17 avril 2021

mercredi 14 avril 2021

THE SPY GONE NORTH de Yoon Jong-bin

 

 

Qu’est-ce qu’être espion si ce n’est vivre momentanément la vie d’un autre pour être confronté à l’altérité ? Le cinéma regorge de ses personnages qui, par fidélité à leur nation, endosse l’habit de l’adversaire au risque de se confondre avec lui. Le héros de The Spy gone North n’a pas de vie quand le récit commence, du moins on ne nous la montrera pas ; tout juste sait-on que c’est un citoyen de Corée du Sud. C’est pour cela qu’il est le candidat idéal, celui qui ne demande qu’à être empli d’une vie fictive pour exister. Il est missionné par le gouvernement sud-coréen pour espionner la Corée du Nord et ses activités nucléaires. Son rôle de façade : se faire passer pour un publiciste chargé de promouvoir les mérites touristiques de la Corée adverse. Peu à peu il parvient à duper tout le monde et se met à gravir les échelons du pouvoir, ce qui l’amènera à côtoyer de grandes figures politiques et militaires du régime nord-coréen, jusqu’à Kim Jong-Ill lui-même lors d’un échange sous tension.The Spy Gone North constitue ce qu’il y a de mieux en matière de cinéma d’espionnage. Infiltration sous des yeux suspicieux, menace sourde, violence latente, suspense géopolitique sur fond d’escalade atomique, toutes les grandes figures du genre y brillent de mille feux. The Spy gone north ne serait que ça, que ce serait déjà un formidable thriller digne d’un John Le Carré en Asie ; mais là où il touche au superbe, c’est par sa capacité à nous toucher droit au cœur. Si notre espion parvient à duper l’Autre, c’est moins par génie machiavélique, que parce qu’il incarne un désir commun des citoyens de réunification au-delà des antagonismes politiques, une réunification à laquelle au fond tous les citoyens aspirent. Derrière la carte postale qu’il prétend vendre via ses spots publicitaires se cachent des humains et « l’autre » n’est finalement pas différent de soi. Cette réconciliation espérée sera incarnée par une superbe histoire d’amitié entre cet espion qui va découvrir qu’il était en fait un Homme et un militaire nord-coréen pour qui l’utopie doit se construire au quotidien, par des gestes simples mais essentiels, comme accorder sa confiance à un ami.