A bientôt j'espère

(To Chris M.)

lundi 24 mars 2014

L'homme qui n'aurait pas dû être là




Ce matin, j'avais un rendez-vous professionnel. A l'accueil, je donne mon nom, la jeune fille ne me trouve pas dans son planning. Elle me demande pour quel film je viens, je lui donne le titre, toujours rien. Les secondes s'écoulent comme si elles duraient des heures. Je lui propose d'appeler la personne avec qui j'ai rendez-vous pour mettre fin à ce moment gênant, mais elle n'est visiblement pas disposée à le faire et continue de scruter son écran en me disant que, non, elle ne me voit pas dans son planning informatique. Je lui donne d'autres noms de personnes que je connais dans l'entreprise pour qu'elle les contacte, dont une que je vois d'où je suis derrière la vitre de son bureau, elle n'en démord pas et continue de chercher mon nom qui n'y est pas.La vie est parfois faite de ces moments insignifiants, mais allez savoir pourquoi, terriblement humiliants. Toujours pas décidée à prendre son téléphone pour appeler la personne que je dois voir, elle demande à sa collègue de chercher de son côté. Comme je ne suis pas du genre à m'en prendre à une hôtesse d'accueil surtout pour un motif aussi dérisoire, j'attends en me disant que tout ceci va se solutionner miraculeusement dans les minutes qui viennent. Le miracle advint : la personne que je devais voir passer justement dans le couloir. Elle vient me saluer... pour finalement se rendre compte que notre rendez vous n'a pas été pris en compte et qu'il lui est impossible de l'assurer. Je repars.

Le soir, rendez-vous chez le médecin, calé depuis quinze jours. Pas mal de monde dans la salle d'attente. J'attends. Une des personnes se plaint que le docteur a plus d'une demi heure de retard, je ne m'inquiète pas trop et prend mon mal en patience. Le temps passe, la salle d'attente se vide. Je suis seul. Bientôt mon tour. Mon médecin arrive et me demande si j'attends sa collègue. Visiblement il ne me reconnaît pas. Je lui dis que c'est avec lui que j'ai rendez vous. Il me répond que c'est impossible, que son dernier patient de la journée vient de partir. Je lui tend la carte que lui même avait écrite deux semaines où était indiqué le jour et l'heure de notre rendez-vous. Malgré cette preuve accablante, il a l'air dubitatif. Il me dit de venir dans son bureau, il consulte son agenda où je ne suis pas inscrit. Il finit après avoir longuement ausculté son calendrier par lâcher un "c'est surement de ma faute" mais sur un ton qui laisserait à penser qu'il n'y croit pas vraiment que ce soit de la sienne, alors que de doute il n'y en a objectivement aucun.

La soirée se finit comme elle a débuté. Comme si avoir été là ce jour était une erreur pour les autres. 


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