A bientôt j'espère

(To Chris M.)

mercredi 8 avril 2015

IT FOLLOWS de David Robert Mitchell / MEMORY LANE de Mikhaël Hers

MEMORY LANE de Mikhaël Hers

IT FOLLOWS



IT FOLLOWS
MEMORY LANE de Mikhaël Hers





Dans MEMORY LANE, la violence surgit quand on ne l'attend plus...ici, le jeune homme en fond de plan va s'en prendre au bus





IT FOLLOWS de David Robert Mitchell




IT FOLLOWS


mardi 7 avril 2015

Le papillon de Terrence Malick






Le réalisateur / critique Jean-Claude Biette avait écrit un texte resté célèbre à propos du RAYON VERT d'Eric Rohmer. Dans ce papier intitulé "Le papillon de Griffith", Biette distinguait les cinéastes qui laissaient la nature entrer dans le plan, symbolisée par un papillon inattendu qui traverserait le cadre, des autres réalisateurs qui attendraient que le papillon passe pour ne pas distraire le futur spectateur. Dans la première catégorie, on trouverait Rohmer donc, mais ausi Ford, Walsh, Naruse, Rivette et les Straub. Dans la seconde, Kubrick, Resnais, Sternberg, Visconti.

Un des opérateurs de TREE OF LIFE, Jeremy Rodgers, a raconté à travers une anecdote comment ce texte avait trouvé son illustration pratique. (http://www.icgmagazine.com/wordpress/2011/05/11/sights-unseen/)

"Les acteurs répétaient, en costumes, prêt à tourner, lorsque Terry aperçoit un papillon. Nous avons donc suivi le papillon à travers plusieurs pâtés de maison. Jessica Chastain s'arrête au milieu d'une rue, éclairé par le soleil du matin. Jessica déplie son bras et le papillon, après avoir effectué un arc de cercle complet vient se poser dessus. Il est resté posé quelques minutes. Nous blaguions ensuite que tout le monde allait penser que nous avions réalisé ce plan avec un trucage numérique. Mais non, c'est un vrai papillon capté par la caméra d'Emmanuel Lubezki".

Malick va encore plus loin encore que la théorie de Biette, et appartiendrait peut-être à une troisième catégorie. Celle des réalisateurs qui n'attendent pas que le papillon entre dans le plan mais font entrer les acteurs dans le cadre de vie de ce papillon.

dimanche 5 avril 2015

MORSE de Tomas Alfredson





MORSE, un titre français curieux pour ce film fantastique venu de Suède.”Morse” fait référence à la méthode employée par un petit garçon et une petite fille pour communiquer dans plusieurs scènes. Mais Morse peut aussi faire penser à ce mammifère des glaces de l’Artique aux canines proéminentes. Ce qui n’est pas totalement incongru puisque non seulement l’action se déroule dans une banlieue enneigée plongée dans une nuit sans fin, mais aussi parce la petite fille en question est un vampire. Et qui dit ”morse” entend ”morsure”, aussi bien celle du froid qui engourdit les corps, que la blessure pratiquée par la créature fantastique. Tomas Alfredson réalise avec Morse un beau film sur le trouble de l’adolescence tout en filmant avec poésie un environnement urbain d’un autre temps, comme figé dans la glace depuis une éternité. Dans cette obscurité inextinguible, l’amour jaillira telle une lumière. Un ”Flash in the night” pour paraphraser le tube des années 80 de Secret Service, qu’on entend justement dans une des scènes les plus mémorables du film. 

mercredi 1 avril 2015

DIRTY DANCING d'Emil Ardolino / Dirty bitches




« On laisse pas bébé dans un coin ». Réplique culte d’un film qui l’est tout autant, prononcé par un Patrick Swayze au sommet de sa virilité prolétaire (avant le recentrage new age de Point Break), à une Jennifer Grey mutine et craquante (avant la rhinoplastie funeste). Comme dans un conte de fée, la petite fille riche à papa va tomber amoureuse du pauvre professeur de danse d’un club de vacances. L’amour au-delà des obstacles, qu’ils soient sociaux ou culturels. Et moraux, puisque, autre époque-autres mœurs, une comédie romantique consensuelle pouvait montrer sans honte l’amour d’un quasi quadra pour une mineure, et voir son ex avorter. On sait que les jeunes filles ont toujours rêvé du rebelle à moto plus âgé venant les chercher à la sortie du collège. Cette appréhension de la psyché adolescente a assuré à Dirty Dancing une pérennité à travers le temps. Depuis, Patrick Swayze est mort d’un cancer, le réalisateur du Sida, et Jennifer Grey a disparu des écrans depuis bien longtemps. Mais le film, lui, a gardé fraicheur et spontanéité.

mercredi 25 mars 2015

Les cendres du temps



Maggi Cheung dans LES CENDRES DU TEMPS de Wong Kar-wai

 
Les cigarettes depuis peu écrasées
N’empêchent le temps de se consumer
Ainsi les cendres ne volent plus au vent
La vie toujours en emporte le temps
On peut arrêter de fumer
Pas les années de défiler

Pourtant, le briquet ainsi remisé
Se découvre une nouvelle utilité
Il allume les bougies d’anniversaire
Tandis que se murmure une prière
Dieu, Faites qu’elles soient lumières ardentes 
Les cendres du temps sont incandescentes