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Guillaume-en-Egypte, apporté par Agnès Varda, au crématorium du Père Lachaise |
Chris Marker s'en est allé nous laissant orphelin.
J'ai rêvé longtemps de le rencontrer, je lui avais même demandé naïvement il y a quelques années de pouvoir le voir. Marker avait décliné, mais sympathiquement, en prodiguant quelques bons conseils au passage.
Etrange que la première fois que je m'approche de lui, c'est pour toucher son cercueil.
Ses obsèques ont eu lieu ce jour, au crématorium du Père Lachaise.
Parmi les gens présents pour lui rendre un dernier hommage, on a pu reconnaître la muse de Marker, l'inoubliable héroïne de de Level 5, Catherine Belkhodja, Agnès Varda, Marina Vlady, Alexandra Stewart, Arielle Dombasle, Yves Simon, Isild Le Besco, Maïwenn Le Besco, Pierre L'Homme, Lolah Bellon, Kim Shapiron, Florence Dauman, Costa-Gavras et Romain Gavras, Noel Simsolo, Bernard Eisenchitz, Jimmy Glasberg, Thoma Vuille (M. Chat)... mais aussi beaucoup de proches n'ayant pas forcément de liens directs avec le cinéma.
La cérémonie fut simple : Catherine Belkhodja lut un beau texte écrit de sa main, dans lequel elle évoquait l'éloignement de Marker ces derniers temps, parti en traitement à l'hôpital, duquel il donnait de rares nouvelles mais envoyait des photos des jolies intérimaires qui s'occupaient de lui. Marker, homme secret, était vraisemblablement resté discret sur sa maladie.
Arielle Dombasle, élégante sylphide dans son pantalon et son corset noirs chanta a capella une chanson en espagnol.
Alexandra Stewart lu un extrait de THE HOLLOW MEN de TS Elliot.
Noel Simsolo dit "Chris m'appelait parfois et me demandait "Où peut on trouver un magasin qui vende du temps"".
Une jeune femme émue cita le propos de Remo Forlani "Marker c'est l'homme invisible en plus discret".
La danseuse contemporaine Maroussia Vossen se lança dans une danse triste autour du cercueil.
Catherine Belkhodja revint pour dire "Toutes les fautes sont pardonnables, sauf les fautes d'orthographe" (sic).
Un grand quadragénaire lut un poème en russe.
Et de la vodka au poivre, apportée par la réalisatrice Claude Bagoë-Diane, fut offerte à tous les gens présents à la mémoire de Chris.
"J'ai essayé de jouer au jeux de Marienbad l'autre jour. Au bout de quelques coups, l'ordinateur m'a laissé un message. "J'ai déjà gagné, mais on peut continuer à jouer si ça vous amuse". La Mort pourrait dire ça.."
LEVEL 5