Dernière séance de Laurent Achard. |
Il y a film récent auquel on pense beaucoup en regardant Maniac de Frank Khalfoun, qui ferait un formidable complément dans un double-programme serial-killer, c'est le très beau Dernière Séance de Laurent Achard. Pourtant on ne peut pas dire lorsque nous avions vu ce dernier qu'on ait particulièrement pensé à Maniac de William Lustig, hormis le fait que ce sont deux films de tueurs en série. Ce qui rapproche Maniac 2013 de Dernière séance, c'est bien évidemment leurs héros trentenaires qui ressemblent à des petits garçons (Pascal Cervo / Elijah Wood) et ne cessent de rêver de leur maman. Ils sont coupés du monde et vivent en autarcie dans un univers figé dans le passé (une veille salle de cinéma projetant French Cancan, de Renoir ; une boutique de mannequins). La nuit, ils rôdent dans la ville à la recherche de leurs proies, usant du couteau pour tenter de déchiqueter le monde extérieur qui les effraie. Ces garçons sont des spectateurs de cinéma. Dans le Laurent Achard, cette donnée fait partie de la fiction. Dans le Frank Khalfoun elle est montrée de façon métaphorique (tout le film en vue subjective, c'est un film du point de vue de la caméra, du point de vue du cinéma) et parfois littérale (le tueur emmène son amie voir Caligari au cinéma). Le projectionniste, le réparateur de mannequins... nous sommes comme eux, cinéphile au teint blafard, cherchant dans l'obscurité de la nuit et des salles cinéma un apaisement à nos tourments.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire