Dans la catégorie "film réalisé pour des raisons bassement commerciales et donnant au final un chef d'oeuvre", Maniac ferait presque figure de cas d'école. Jugez plutôt : un remake d'un film d'horreur des années 80 parce que tous les classiques du genre y passent, écrit et produit par Alexandre Aja cinéaste qui ne fait plus qu'enchainer les remakes en tout genre en ayant abandonnée l'idée de tourner un film plus personnel, et qui ne réalise même pas celui là, préférant le confier à Frank Khalfoun, ancien assistant réalisateur de son père Alexandre Aracady (sic) et déjà homme de main pour Aja le temps du médiocre P2... Une configuration qui laissait augurer le pire. Et pourtant Maniac est une claque cinématographique, un remake qui respecte à la fois le matériau d'origine tout en proposant une relecture personnelle, un film d'horreur à la sauvagerie effarante, une ballade nocturne inoubliable dans un Los Angeles qu'on n'avait jamais vu filmé ainsi (toutes ces rues commerçantes assez laides, ces ruelles sordides, ces parkings grillagés, ses artères vides), un voyage mental sidérant rythmé par la bande originale hypnotique de Rob quelque part entre Vangelis, Jean-Michel Jarre et les Goblins, et surtout un portrait déchirant d'une âme damnée emmurée dans sa solitude et son impossibilité de communiquer avec autrui, un esprit malade dont le cerveau ne parvient plus à distinguer la réalité des mirages de son esprit (les scènes où il se souvient de sa mère ne sont pas traités comme des flash backs mais sont mis au même niveau que les scènes réelles), et qui a pour seuls amis les inquiétants mannequins de sa boutique qu'il restaure avec amour. Le spectateur dans le noir de la salle de cinéma devient ainsi le temps de la projection le tueur du film grâce à la magie de la caméra subjective et lorsque le tueur meurt à la fin, c'est de la compassion qu'il éprouve pour ce meurtrier abject, mais dont le partage des affres et des tourments le temps de la projection firent de lui un double maléfique.
lundi 7 janvier 2013
Maniac (1)
Dans la catégorie "film réalisé pour des raisons bassement commerciales et donnant au final un chef d'oeuvre", Maniac ferait presque figure de cas d'école. Jugez plutôt : un remake d'un film d'horreur des années 80 parce que tous les classiques du genre y passent, écrit et produit par Alexandre Aja cinéaste qui ne fait plus qu'enchainer les remakes en tout genre en ayant abandonnée l'idée de tourner un film plus personnel, et qui ne réalise même pas celui là, préférant le confier à Frank Khalfoun, ancien assistant réalisateur de son père Alexandre Aracady (sic) et déjà homme de main pour Aja le temps du médiocre P2... Une configuration qui laissait augurer le pire. Et pourtant Maniac est une claque cinématographique, un remake qui respecte à la fois le matériau d'origine tout en proposant une relecture personnelle, un film d'horreur à la sauvagerie effarante, une ballade nocturne inoubliable dans un Los Angeles qu'on n'avait jamais vu filmé ainsi (toutes ces rues commerçantes assez laides, ces ruelles sordides, ces parkings grillagés, ses artères vides), un voyage mental sidérant rythmé par la bande originale hypnotique de Rob quelque part entre Vangelis, Jean-Michel Jarre et les Goblins, et surtout un portrait déchirant d'une âme damnée emmurée dans sa solitude et son impossibilité de communiquer avec autrui, un esprit malade dont le cerveau ne parvient plus à distinguer la réalité des mirages de son esprit (les scènes où il se souvient de sa mère ne sont pas traités comme des flash backs mais sont mis au même niveau que les scènes réelles), et qui a pour seuls amis les inquiétants mannequins de sa boutique qu'il restaure avec amour. Le spectateur dans le noir de la salle de cinéma devient ainsi le temps de la projection le tueur du film grâce à la magie de la caméra subjective et lorsque le tueur meurt à la fin, c'est de la compassion qu'il éprouve pour ce meurtrier abject, mais dont le partage des affres et des tourments le temps de la projection firent de lui un double maléfique.
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