Mia Madre raconte
le quotidien d’une cinéaste en plein tournage mais confrontée à l’hospitalisation
de sa mère ainsi qu’à divers tracas de la vie quotidienne (la machine à laver
qui fuit, les devoirs de sa fille à surveiller). Le matin, avant de partir sur
le tournage, elle doit régler un problème au téléphone faisant attendre son
chauffeur. Le soir elle va chercher son acteur principal, joué par John
Turturro à l’aéroport et l’emmène à son hôtel. Elle ne manque jamais de visiter
sa mère mourante à l’hôpital. Quand elle arrive sur le plateau le matin, le
plan a déjà été préparé par l’équipe et tout juste voit on la cinéaste s’énerver
parce qu’il n’est pas conforme à ce qu’elle voulait. Bref pendant que les caméras tournent,
la vie continue. On me dira même que c’est le sujet du film, celui d’une femme
qui ne parvient plus vraiment à être au monde tant la confusion s’est installée
dans sa vie.
Nanni Moretti s’y connait évidemment plus que nous sur le
quotidien d’un réalisateur en tournage, et celui de son personnage, c’est sans
doute aussi le sien comme metteur en scène. Après tout, il tourne ses films là
où il habite, à Rome, donc, le soir après une journée de travail, il doit rentrer chez lui,
et le week-end, il a du temps pour vaquer à ses activités.
N’empêche ça fout un coup à notre vision -sans doute
adolescente- , du réalisateur en mode guérilla sur le plateau. Certes on ne demande pas à un cinéaste que chaque tournage se passe comme celui d’Apocalypse
Now pour que son film soit réussi,
mais on ne peut s’empêcher de se remémorer la fausse pub des Nuls moquant la
publicité Petrolan sur laquelle on voyait le réalisateur d’un film prendre le temps
chaque matin de se laver les cheveux avec le fameux shampoing. Chabat, Lauby &
cie avaient fait appel à Sam Raimi, Luc Besson et James Cameron pour dire que « franchement,
sur si un tournage a un réal a le temps de se faire des lotions" c'est qu'il ne branle rien.
Qu’on ne se méprenne pas : il n’y a sans doute pas de
bonne ou de mauvaise façon de réussir son film (ou de le rater). Mais on n’a pu
s’empêcher en visionnant le dernier Moretti de se dire que si Mia Madre était
si fade, ce n'était pas étranger à cette façon de faire des films entre deux
portes.
PS: Ne pas se faire de lotion chaque matin avant de tournage n'est pas non plus une garantie de faire ds bons films. La preuve avec Luc Besson.
Grand film de fatigue, ce qui explique en partie votre ressenti...
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