lundi 21 septembre 2020

BOAXEL (poème)

 
Je monte seul mon armoire IKEA
La notice spécifie qu’il faut être deux
Mais dans mon studio, nul autre que moi.
Alors, contraint, j’enfreins les règles du jeu.
 
Pleurant des larmes mornes sur mon lit défait
Les pièces éparpillées façon puzzle
A la tombée de la nuit, rien n’est fait
Mes habits, dans un carton, se désolent.
 
Sur le sol traine une clé Allen.
Que fais-tu, petit outil, devant moi ?
Tu me laisses désespéré, en émoi.
Où êtes-vous bouche, lèvres et haleine ?
 
L’armoire démembrée me scrute, impassible.
Elle n’a pas de plan pour me remonter.
Les planches indifférentes et paisibles,
Gisent devant moi d’un sommeil replet.

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