Brian de Palma est un métronome. Passion est découpé en deux parties stylistiquement très différentes.
La première est filmée de façon plutôt conventionnelle (à dessein, pour que les
rimes de la seconde soient plus efficaces en miroir de la première) et montre
les pressions exercées sur la working
girl Noomie Rapace par sa chef Rachel McAdams. La seconde partie est dédiée
à la vengeance de cette dernière. La césure se fait exactement au milieu du
film, à 50 minutes (le film en dure 100), par un gros plan sur les antidépresseurs
que Noomie Rapace se met à prendre. Les cadres seront désormais obliques, des
stries lumineuses barreront régulièrement l’écran, l'image sera d'un bleu aqueux digne des éclairages d'un polar de Hong Kong des années 90. Passion devient
soudainement expressionniste, la mécanique s’emballe, des échafaudages diaboliques
se mettent en branle et s’emboitent les uns dans les autres comme des matriochkas, rêve et réalité se
confondent jusqu’à un finale opératique mi-Argento mi-Almodovar, c’est à dire
100% De Palma.
Un crève-cœur et une communauté :
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