mardi 16 décembre 2014

La mort caresse à Midi-Minuit



"On croit qu'il est midi, mais le jour s'achève" Manset, Revivre

Disparition de Michel Caen, fondateur de MIDI-MINUIT FANTASTIQUE, l'année où une anthologie regroupant les premiers numéros de la revue a été publiée (aux éditions Rouge profond).




vendredi 12 décembre 2014

LOCKE de Steven Knight



Avant de se retrouver à bord d’un véhicule Interceptor dans le nouveau Mad Max, Fury Road, Tom Hardy est déjà au volant d’une voiture dans Locke, sillonnant les autoroutes, le regard affuté. Le héros éponyme fait corps avec son engin et s’enfonce dans la nuit magnifiée par une image HD coupante, tandis que scintillent par intermittence les lumières des villes environnantes, comme un tableau pointilliste moderne. Au nom d’un idéal moral, aussi pour démontrer que l’atavisme n’est pas une fatalité, Ivan Locke a tout un trajet pour empêcher son monde de s’effondrer, alors même que ce combat intérieur le rapproche du précipice. Mais Locke est un cow-boy moderne. Professionnel et intègre. Jusqu’à la folie. Déjà Mad.

jeudi 11 décembre 2014

LA VENGEANCE D'UNE FEMME de Rita Azevedo Gomes




Une des images symboliques de l’amour est le dieu Cupidon décochant une de ses flèches d’amour. Elle est reprisse telle quelle dans La vengeance d’une femme mais avec une signification tout à fait différente. La scène arrive au milieu du film. Jusque là, on a vu un dandy libertin flâner dans des salons mondains quelque part au Portugal pendant le 19e siècle, faisant la cour aux jeunes femmes qui se présentent à lui. C’est filmé comme un film de Manoël de Oliveira, dans des décors désignés comme tel tandis que les murs sont recouverts de toiles peintes. L’homme se fait entrainer la nuit par une prostituée un peu chic dans sa chambre de passe.  La tension sexuelle est son maximum lorsque la jeune femme se débarrasse de ses habits aristocratiques pour enfiler une robe noire la faisant ressembler à une sorcière. Elle a un chat entre ses mains et on pense à Ana Pieroni dans Inferno d’Argento dans la scène de l’amphithéâtre. Les corps se frôlent, le désir monte, mais un malaise s’installe et une image du passé perturbe l’acte. La femme veut raconter son histoire. L’homme est prêt à l’entendre. Elle était mariée à un prince. Mais lorsque le cousin de son mari s’installe quelque temps dans leur domaine, un amour platonique s’installe entre l’épouse et  le jeune homme. Alors, ce film jusqu’à alors constitué de longs plans séquences fixes (à une terrasse de café, la caméra est fixe mais la lumière change) ou mobiles (ce superbe mouvement d’appareil dans la chambre filmant l’homme avant de montrer le point de vue de la femme) est brutalement interrompu par un enchainement de plans. Un homme noir et torse nu - visiblement un esclave, décoche une flèche. L’amant la reçoit dans le coup et s’effondre. Le mari qui a commandité le meurtre demande à ce qu’on arrache le cœur de la victime. L’esclave s’exécute et sort l’organe palpitant du cadavre. La femme lui arrache le cœur des mains et le porte à sa bouche (envie de le dévorer ? de l’embrasser ? de boire le sang encore chaud de son amour perdu ?). On le lui reprend et on le jette par terre tandis qu’un chat vient à son tour le manger. La Vengeance d’une femme est un grand film d’amour baroque et absurde. Pour se venger de son mari, la femme décide de se prostituer et de souiller son corps. Mais le mari n’est même pas au courant de cette vengeance. Bouleversé par cette histoire, l’homme quitte la chambre au petit matin et décide de ne plus penser à elle. Quelques années plus tard, il apprend incidemment sa mort qui vient de survenir. Il se rend à l’église où le corps est dans un cercueil et demande au prêtre comment cette femme a fini sa vie (la fin rappelle furieusement Revenge de Tony Scott, autre grand film d’amour, de jalousie, de vengeance sur fonds de christianisme). C’est ce qu’on appelle un chef d’œuvre.

mardi 9 décembre 2014

Pet semetary (Mercuriales, James Ferraro, Errol Morris)



1978 : Gates of Heaven d'Errol Morris.

Le cinéaste américain Errol Morris suit deux américains ayant décidé de construire un cimetière pour chiens.


2009 : Heaven's gate de James Ferraro


Le compositeur James Ferraro sort un album intitulé Heaven's Gate. Deux morceaux planants et répétitifs, ayant quelque chose de la musique religieuse.


2014 : Mercuriales de Virgile Vernier




Le cinéaste français filme un cimetière pour animaux, quelque part en banlieue parisienne et montrer des pierres tombales laides et grotesques dédiées aux animaux de compagnie. Enfin finalement pas plus grotesques que les plaques dédiées aux humains.

La bande sonore de son film est signée James Ferraro, et on entend des extraits de l'album Heaven's gate.


Liste des morceaux de James Ferraro utilisés dans MERCURIALES. 


Surveillance/Sounds From The Cam 2: Inside the Mutant Church
Rerex 2-03
Rata
Track 02
Jarvid 9: Flushpipe
Fatal
R-Complex
K2 - Untitled
Sentinel
No Regrets Mix
Heaven's Gate (Première partie)
Barbecue, 12-03-1975


 [merci à Kazak Productions]









mercredi 3 décembre 2014

J'étais une aventurière de Raymond Bernard (1938)

Edwige Feuillère © Gaumont 

Dans sa première partie, "J'étais une aventurière" est un film d'arnaque réjouissant de par l'invention des stratagèmes mis en place par son trio d'escrocs : Edwige Feuillère est la belle Véra Vronsky détournant l'attention d'hommes fortunés de la Riviera, Jean Tissier incarne Polo, un pickpocket doué et Jean-Max est le cerveau machiavélique, Désormeaux.Tous trois parcourent l'Europe des riches pour soutirer de l'argent à des victimes qui souvent ne se rendent même compte de la supercherie. Le réalisateur Raymond Bernard prend le temps de filmer trois coups différents, avant que faire tomber son héroïne amoureuse d'une de ses proies au cours d'une scène exaltée et romantique, sur un voilier en pleine mer. La deuxième partie montre Edwige tentant de dissimuler son passé à l'homme qu'elle aime, tandis que ses deux complices tentent la réimpliquer dans leurs aventures d'autant. Les anciens complices vont se livrer à un jeu du chat et de la souris pour tenter de duper l'adversaire. "J'étais une aventurière" est à la fois une comédie romantique lubitschienne et un film d'arnaque ingénieux et bondissant.

lundi 1 décembre 2014

"L'amour existe" de Maurice Pialat


"L'ennui est le principal agent d'érosion des paysages pauvres"