Pale Rider est le film de la reconnaissance académique en France puisqu’il sera sélectionné en compétition officielle au Festival de Cannes. La critique est élogieuse, sans doute car Clint Eastwood propose une vision plus chaleureuse et moins sardonique que celle de L’homme des hautes plaines, son double, et dépeint cette communauté de gentils chercheurs d’or harcelé par une bande de brigands très méchants avec humanité.
Clint Eastwood est le « preacher », invoqué sans le savoir lors d’une prière par la jeune Sydney Penny qui se recueillait sur la sépulture de son chien, tandis que le cavalier solitaire apparait magiquement à l’écran dans une surimpression toute droit sortie d’un film muet. Cette image de la tombe sur laquelle on se rend pour rendre hommage aux fantômes du passé est une figure classique du western, de la Charge Héroïque à... Impitoyable. Sauf qu’ici, ce n’est pas un vieil homme qui se retourne sur sa jeunesse perdue, mais une jeune fille rayonnante et volontaire qui invoque l’esprit vengeur des Noël futurs - le film se passe en partie dans des paysages enneigés - pour leur ouvrir les portes de l’avenir. Clint Eastwood, malgré les apparences rigides, a toujours été du côté de la relève (de Breezy – dans Pale Rider, Eastwood refuse les avances de la jeune fille au récent 15h17 pour Paris). Pale Rider marque d’ailleurs la fin d’une collaboration unique de plus de quinze années avec son directeur de la photo Bruce Surtees. Quant à l’adorable Sydney Penny, elle continuera son dialogue avec l’outre monde dans deux biopics consacrés à Bernadette Soubirous, pour un autre vieux briscard du cinéma, Jean Delannoy.
Sydney Penny dans Bernadette de Jean Delannoy |