mercredi 25 septembre 2019

ANDY de Julien Weill

 


Œuvre attachante que ce Andy. Le film explore crument les affres de notre société : pauvreté, déclassement social, dépression, Alzheimer, violences conjugales, divorce, prostitution, solitude, misère sexuelle... Le réalisateur Julien Weill évite tout pathos et si sa vision est frontale, il amène de l’humour pour rendre ce constat apocalyptique moins insoutenable, avec une légèreté de style assez bluffante (tout ça en moins de 90 minutes).

Le héros éponyme, lointainement inspiré par le Bartleby de Herman Melville selon le réalisateur, refuse de travailler et organise sa vie pour éviter toute confrontation avec le monde de l’emploi. Dans une époque où la « valeur travail » est sans cesse présentée comme une vertu cardinale, Andyvva à l’encontre, et ose présenter sans jugement moral un inadapté à la vie telle qu’on nous demande de la vivre et qui le restera jusqu’à la fin. 

Au cœur du film tout de même, une histoire d’amour délicate et touchante entre notre anti-héros incarné par le charismatique Vincent Elbaz et une jeune femme fragile jouée avec tact par Alice Taglioni. Tous deux apportent chaleur et humanité à ce monde cruel.