mardi 30 août 2016

Se souvenir des belles choses (2016) / Jem et les Hologrammes


Jem et ses amis chantent a capella sous la jetée de Santa Monica

Concert unplugged

Se souvenir des belles choses (2016) / La créature dans Le Garçon et la Bête

Kyuta affronte son ennemi qui a pris la forme d'une baleine, comme celle de Moby Dick.

Se souvenir des belles choses (2016) / Syd dans Nerve

Emily Meade dans Nerve
You can take my soul

Je me fiche un peu de savoir si Nerve met en garde contre les dangers des réseaux sociaux. En fait, je me fiche tout simplement de son intrigue, de son sujet, de son histoire.
Par contre, ce que je sais, c'est que  Nerve est un film sur le monde virtuel mais qui a le sens des lieux bien réels. Depuis quand n'a-t-on pas un film d'action situé dans New York avec la ville filmée de long en large, et beaucoup en extérieur?  Des grands magasins au port, des petits appartements aux maisons de banlieue (l'héroine doit pendre un ferry pour rejoindre le centre ville), Nerve a le sens de l'espace. A tel point qu'on pense plus d'une fois à After Hours
Mais plus qu'au film de Scorsese, c'est le cinéma de Wong Kar-waï qui nous est souvent venu en tête, et plus généralement au cinéma de Hong Kong des années 90. Avec ces décors scintillants,ces loupiottes dans tous les coins, ce mélange de mauvais goût et de romantisme, ces chansons pops acidulés côtoyant un classique tardif de Roy Orbison (You got It, tiré de son chef d'oeuvral album Mystery Girl), on se dit que Nerve, c'est un peu Chungking express. Quant à son actrice secondaire, Emily Meade (Syd), mais à nos yeux la principale, avec son mini short, son manteau rose à poils et sa moue boudeuse, elle est aussi charmante et inoubliable que l'était Faye Wong. 


 
Holy Motors style

Hong Kong Style


Michael Mann style

Se souvenir des belles choses (2016) / Abbey Lee dans Neon Demon

Abbey Lee
NWR réussit très bien ses personnages secondaires. Abbey Lee est la grande figure tragique de Neon Demon.

Se souvenir des belles choses (2016) / L'arbre à rêves du Bon Gros Géant

Le bon gros géant de Steven Spielberg (2016)
Tropical Malady d'Apichatpong Weerasethakul (2004)


lundi 29 août 2016

Dans les griffes de JADE (à propos du film de William Friedkin)







« I used to like you »… c’est la dernière phrase que lance le chef inspecteur de la police de San Francisco à David Corelli (David Caruso), jeune assistant procureur ambitieux mais nerveux,  avant que ce dernier quitte son bureau. C’est aussi en substance le message du public à William Friedkin, tombé en disgrâce depuis longtemps, mais dont Jade devait être le ticket de retour gagnant dans la cour des grands grâce à son équation marketing parfaite : le réal de French Connection + le nouveau scénario de  l’auteur de Basic Instinct. Mais on le sait, les gens du marketing ne font que feindre d’être les organisateurs d’un monde qui les dépasse, et Jade sera un four public et critique.


"I used to like you" (dialogue uniquement dans la director's cut)

Cette réplique donc, n’existe que dans la "director’s cut" de Jade, hélas difficile à voir. Punie pour avoir été un échec commercial, Jade sera devenu un film-fantôme. Peu vu à sa sortie, mal aimé, souvent considéré comme l’un des pires Friedkin même par ses fans les plus ardents (1), il est depuis impossible de le visionner dans de bonnes conditions : sorti il y a longtemps dans un dvd recadré en France, Jade est depuis peu disponible en blu-ray aux Etats-Unis mais dans son montage cinéma. La version du réalisateur, plus longue d’une dizaine de minutes et montée après la sortie, n’existe elle que sous forme d’un horrible rip de la VHS à la définition inexistante et aux couleurs baveuses atomisant la belle photo mordorée d’Andrzej Bartkowiak, faisant souvent ressembler le film à un épisode de série TV (2) - d'autant que l'image est en 1,85:1 et pas en scope.

Nuançons un peu. On mentirait en disant que ce montage-du-réalisateur transfigure le film : cette version apporte des nuances importantes notamment concernant le personnage principal qui gagne en épaisseur et propose une scène additionnelle à la toute fin rendant la conclusion moins abrupte - un choix discutable - mais ce sont des ajouts subtils, qui, s’ils améliorent nettement le film, ne le chamboulent pas pour autant. Ensuite, c’est la vision au cinéma à sa sortie qui nous l’a fait aimer, donc pas de reconsidération rétroactive en prétextant que si on avait mal vu, c’est qu’on n’avait pas tout vu. Tout juste nous fait elle l’aimer un peu plus encore.

Malgré tout, pour voir Jade dans cette version optimale, s’offre au spectateur l’alternative suivante : visionner cette copie VHS en s’imaginant regarder ce film au cinéma avec ses couleurs d’origine ; soit regarder le blu-ray américain en ayant appris par cœur les changements (grâce au site www.movie-censorhip.com qui les recense) pour les intégrer mentalement au fur et à mesure de la projection. Tout cela relève sans doute un peu du spiritisme, mais n’en faut-il pas pour sortir un film-fantôme des limbes ?

Ces conditions difficiles de visionnage, entre souvenirs de la projection passée et mentalisation de la présente, conviennent finalement assez bien à Jade, le nom de scène de la prostituée mystérieuse que recherche l’inspecteur Corelli. Cette revoyure confirme bien la trace qu’il avait laissée en nous, Jade est bel et bien un film énigmatique dont le mystère se dérobe sans cesse.  

Le film a eu le tort d’être vendu sous l’appellation de thriller sexuel, sous-genre en vogue depuis le succès de Basic Instinct deux ans auparavant et ayant donné à toutes sortes de succédanés malheureux (Sliver avec Sharon Stone (3), Body avec Madonna). L’auteur de Basic Instinct, Joe Eszterhas, était devenu la coqueluche d’Hollywood et son scénario censé être aussi sulfureux que son magnum opus avait été vendu à vil prix à la Paramount, alors dirigée par Sherry Lansing, la femme de Friedkin. Tout laissait attendre  une suite informelle avec encore un flic manipulé, des meurtres à caractère sexuel à élucider, la ville de San Francisco comme terrain de jeu, et surtout, une nouvelle femme fatale et prédatrice de la gent masculine. Victime du péché d'orgueil, Jade a été traité à sa sortie comme un ignoble sous-Basic Instinct.
 
Scène de la vie conjugale

En réalité, Jade n’a rien de particulièrement hot. La sexualité est triste et désenchantée. Personne ne prend son pied. D’un côté il y a les rapports au sein du couple visiblement ennuyeux (Trina et son mari), de l’autre des coïts extra conjugaux avec des prostituées qui finalement ne sont que des simulacres de sexe puisque leur objet est tout autre (prendre des photos de ces actes afin de faire chanter les riches participants). La plupart de ces scènes sont d’ailleurs montrées sur des bandes-vidéos que la police visionne afin de chercher des indices, comme si le sexe ainsi n’existait que pour être ensuite jeté en pâture à de futurs spectateurs. Dans Jade, toute l’intrigue repose moins sur sa mécanique scénaristique souvent incohérente, que sur les émotions primaires de ses personnages. Jalousie, trahison, désœuvrement, impossibilité de vivre avec l’être aimée… David Corelli est en effet amoureux depuis toujours de Trina qui a finalement épousé leur ami de lycée (Chazz Palminteri). Depuis, ils entretiennent une relation amicale sans que les sentiments de Corelli pour la psychologue se soit dissipés. La director’s cut ajoute une jolie scène vers le début dans un jardin japonais où Trina le met en garde contre cette enquête qui s’annonce pleine de pièges et de chausses-trappes à cause de la richesse et du pouvoir des personnalités en jeu. Trina est un personnage complexe éloigné du cliché de la femme fatale à la Catherine Trammell. C'est au contraire une femme qui doute.


Au jardin japonais de San Francisco
Deux plans se répondent en écho désignant bien le sujet du film, celui de la confrontation avec ses failles intérieures. Alors que David Corelli relit le dossier de l’enquête chez lui, il se regarde dans le miroir, comme pour se dire qu’il va bien falloir assumer ses sentiments pour Trina. Plus tard, lorsque Trina fait l’amour avec un de ses amants, elle porte un bas sur la tête. Elle se regarde elle aussi dans un miroir et voyant cette vision grotesque de son visage déformé par le nylon, elle stoppe net le coït et part en pleurant. Affronter son regard, ouverture vers les abimes de l’âme, ne plus pouvoir faire semblant d’être celui ou celle qu’on prétend être, voilà la grande tragédie humaine.


Jade est le film de Friedkin le plus De Palmaïen, du moins en apparence. De différentes manipulations vidéo jusqu'au finale avec cadre penché et lumière expressionniste, on se dit que Jade, ce pourrait être Passions, au pluriel. Là où De Palma réalisait avec son dernier film en date son œuvre la plus déshumanisée, celle où ses personnages n’ont jamais été plus proches de l’humanoïde tentant de mimer maladroitement les sentiments humains, Friedkin fait à peu près l’inverse, en décrivant des hommes et des femmes qui n’existent que par leur état affectif « intense et irraisonné» (définition des passions selon le dictionnaire Larousse). La faiblesse du scénario d’Eszterhas est presque une force tant son absence de sens ou de logique finit par dissoudre la contingence des événements au profit d’un pur tissu d'affects.
 

Dès lors, il n’est pas étonnant que Jade soit le film de Friedkin le plus théâtral, le plus opératique. Les signes font sens, plus que les actes (d’ailleurs Friedkin ne filme pas les meurtres, seulement leur décorum). Le récit commence par une caméra explorant une immense villa avant de s’arrêter régulièrement sur les objets qui ornent les pièces, notamment un masque tribal africain (on est chez un collectionneur d’art) ou la pochette du CD que l’on entend justement sur la bande son (Le Sacre du Printemps). Plusieurs scènes se déroulent dans le quartier de Chinatown de San Francisco (4) mais la communauté chinoise est filmée de la façon la plus clichée qui soit, c'est à dire pendant un carnaval ou dans des tripots (David Caruso interroge même l'incontournable chinois d'Hollywood, Victor Wong). Cet arrière-plan est aussi exotique que pouvait l’être le Japon de Madame Butterfly de Puccini.

Ce n'est pas un hasard si c'est après l'échec de Jade que Friedkin débutera sa carrière de metteur en scène d'opéra. La musique tient un rôle essentiel dans Jade. Pas seulement par l'utilisation du Sacre du printemps à deux reprises déjà mentionnée plus haut, ni à cause du score routinier mais agréable de James Horner, mais par l'utilisation récurrente de la chanson celtiquo-pop Mystic Dreams de Loreena McKennit. Friedkin a visiblement tellement aimé ce morceau datant pourtant de l'époque du tournage de Jade, qu'il est régulièrement utilisé tout au long du film. De la scène d'intro à plusieurs scènes, on entend régulièrement les premières notes de son introduction. Symboliquement, cette écoute sans cesse différée du morceau complet prend fin avec la scène de sexe entre Tricia et un amant de passage après que David Corelli l'ait éconduit. C’est la plus longue scène de sexe, potentiellement la plus érotique grâce à son petit côté SM (la photo de Trina en nuisette de dos, la main droite contre le mur servira d’affiche) et pourtant la plus déchirante puisqu’elle s’achève par les larmes de la femme.  La voix de la chanteuse canadienne se fait entendre pendant la séquence, et ce morceau envoutant non seulement imprime un voile onirique, mais il supplée à l'absence l'orgasme des amants en "libérant" le morceau.


Revoyant l’autre jour sur Arte pour la énième fois Basic Instinct de Paul Verhoeven, il semble évident que le cinéaste hollandais surclasse Friedkin dans bien des domaines : rythme, sexe, énergie, moments cultes (la culotte absente, la scène de clubbing). Basic Instinct est diablement euphorisant à regarder et Jade peut faire pâle figure à côté. Et pourtant, l'œuvre de William Friedkin est infiniment plus touchante, intime, presque fragile, chuchotée, bizarre, mal foutue, mais humaine…. Là où Verhoeven semble regarder son récit de haut et le pousse volontairement au bord du  pastiche néo-noir-hitchcockien (il faut voir la tête de l’impayable Michael Douglas lorsqu’il comprend deux minutes trop tard que son collègue Gus qu’il a laissé seul – parce qu’il est en repos ! – va se faire assassiner), Friedkin traite très sérieusement une histoire peut-être routinière mais aux idées vraiment tordues -comme ces petits pots servant à collectionner les poils pubiens  -, et la filme comme une tragédie antique. 

Et si Sharon Stone n’a jamais été aussi belle que devant la caméra de Paul Verhoeven (5), c’est peut-être une affaire de goût, mais, à nos yeux, rien n'aura la force du regard triste de la belle Linda Fiorentino.




(1) Précisons pour qu’il n’y ait pas d’ambiguïtés,  que nous ne nous incluons pas dans le club.

(2) Caruso, future vedette des Experts : Miami, est entouré d’une équipe de flics qui ne dépareilleraient d'ailleurs pas d’une série policière standard : le génial has-been Michael Biehn arborant une moustache seventies du meilleur effet, Donna Murphy en inspectrice aidante, et même, Friedkin’s touch oblige, Petey Vasko, le collègue débonnaire de Corelli, incarné par un vrai policier dans le civil pour son seul rôle au cinéma, Ken King.
 
(3) Sliver était scénarisé par le même Eszterhas, mais adapté d'un roman d’Ira Levin – l’auteur de Rosemary’s Baby.

(4) Jade est produit par Robert Evans, le célèbre producteur de Chinatown de Roman Polanski. Les deux films ne sont pas sans rapport, l’un des plus symboliques étant que le dernier mot prononcé est le titre. « Next time we make love, introduce me to Jade » / « Forget It Jack. It's Chinatown ».

(5) Oui, oui, Casino, on l'a vu.

Joe Eszterhas a quand même de l'humour : voir cette réplique où David Caruso propose Angie Everheart en salle d'interrogatoire de fumer, et Everheart de répondre "qu'on lui a dit que c'était interdit". Une réplique à mettre en miroir de Sharon Stone dans Basic Instinct fumant bien que la police le lui ait expressément interdit ("Vous allez me mettre en prison parce que je fume ?").

mardi 9 août 2016

The Tree of Life : un guide (2)


Jessica Chastain entre le Guide (à gauche) et elle enfant.






The Tree of Life : (Death ?) Messenger




 

Apparition fugace d'Irène Bedard, qui jouait la mère de Pocahontas dans Le Nouveau monde.
Dans le générique de fin, elle est créditée comme "Messenger".
Dans le livre de Paul Maher, Jr, "One Big Soul : an oral history of Terrence Malick", on apprend (p.164) par un témoin du tournage que sur le tournage, son personnage était surnommé "Figure of Death".

Peut-être aussi dans ce plan à la fin (mais sans certitude) :





jeudi 4 août 2016

Kimberly Ashlyn Patton McKamy Gere : du X à X-Files


Notre Lady Ashlyn...
Dédicace à  http://lemiroirdesfantomes.blogspot.fr/

X comme films X

Grand Prix Australia


W comme Willard

Willard, réalisé et réalisé par Glen Morgan ; produit par James Wong et Glen Morgan



ou  oWls


Millenium, saison 2 épisode 15 : Owls
réalisé par Thomas J. Wright ; écrit par Glen Morgan et James Wong

X comme X-Files


X-Files, saison 2, épisode 3 : Blood 
réalisé par David Nutter ; écrit par Glen Morgan et James Wong.



Y comme BodY double

Paraît-il dans Basic Instinct en doublure de Sharon Stone (mais elle n'est pas créditée dans le générique) avant d'apparaître dans... Fatal Instinct un spoof du Paul Verhoeven. Monde Cruel...

 Z comme... Z












Les 4 photos ci-dessusproviennent de Dreamaniac, le premier film de Dave DeCoteau (1986)



 Evil Laugh (1986) de Dominick Brascia



Sic



Double sic